Projection de films d'artistes

Mardi 8 novembre à 18h30 dans l'auditorium du musée Fabre.
Entrée libre dans la limite des places disponibles.

Réunissant documentaires et films d’animation, mêlant poésie, humour et regard critique sur notre monde, cette projection de quatre films d’artistes exposés dans le cadre de la Biennale Artpress Après l’école, aura lieu en présence des artistes.

image-alt

Yunyi Zhu, Tout ce qui était proche s'éloigne, 2021 (22 min)

« Tout ce qui était proche s’éloigne, c’est exact. À la tombée du jour, les choses les plus proches s’éloignent alors de nos yeux, comme le monde visible s’est éloigné des miens, peut-être à jamais[1]. »

Documentaire sur la cécité progressive d’un de ses amis, qui en 2006, a contracté une maladie oculaire, le film de Yunyi Zhu interroge notre rapport au monde induit par la perception, mêlant d’abord la peur à la solitude puis à l’imaginaire poétique et sensuel.

Yunyi Zhu est un artiste chinois dont la pratique s’intéresse à la mémoire et à la perception. Il vit et travaille à Lille, il est diplômé de l'Académie des beaux-arts de l'université de Tsinghua, de l'Esä et du Fresnoy - Studio national des arts contemporains. Ses travaux reposent à la fois sur une série d'expériences personnelles relatives aux usages de certains de nos sens jusqu'alors minorés dans le champ de l'art, tel le toucher, ainsi que sur la question de la mémoire. Il transforme ces expériences et ces souvenirs en œuvres en faisant appel à différents médiums.

[1] Jorge Luis Borges, « Cécité », Le Débat, vol. 25, no. 3, 1983, pp. 100-115.

image-alt

Jérémy Griffaud,

  • Dungeon, 2021 (7 min)

Ce film traite avec humour et poésie de la volonté de célébrité qui caractérise l’époque contemporaine, ou pour le dire différemment, de l’envie de sortir de l’ombre pour entrer dans la lumière. Mais de quelle célébrité s’agit-il ? Pourquoi ? Et avec quelles conséquences ? Dungeon est une animation réalisée à partir de photographies de photographies. Les éléments qui composent le film proviennent d'impressions trouvées dans des magazines, livres et affiches. Ces images, dégradées voire déchirées sont empreintes de matérialité. Elles ont été photographiées avant d'être retravaillées puis animées.

Le film a remporté le prix de la meilleure animation au Festival du film de Boden (Suède) et à Emerald Peacock (Saint-Pétersbourg).

  • The Origin of Things, 2022 (8 min)

Un film d’animation, des sculptures vidéos immergent le spectateur dans un univers luxuriant et psychédélique, qui assiste au conflit qui oppose une usine futuriste produisant des objets hybrides à la forêt transgénique exploitée depuis des centaines d’années. Les animations sont réalisées à partir de nombreux dessins et peintures numérisées. Cette installation interroge la manière dont l'Homme transcende, consomme la Nature jusqu’à la détruire, jusqu’à se détruire.

Artiste niçois, formé à l’école des beaux-arts de Monaco, Jérémy Griffaud peint des aquarelles d'un mode imaginaire, les numérise et les anime. Il conçoit aussi des installations vidéo immersives où il emmène le spectateur pour lui faire partager sa fascination des mondes parallèles, tout en révélant les problématiques de notre temps. Ses courts métrages ont été projetés plus d’une centaine de fois dans une trentaine de pays.

image-alt

Linh Jay, Mémoire sans titre, 2018 (32 min)

À la croisée du documentaire et de la fiction, le film Mémoire sans titre, réalisé au Centre national du microfilm et de la numérisation, au château d’Espeyran à Saint-Gilles, mêle l’espace et le temps, les mesures et démesures du monde. Linh Jay montre autant les archives, leur constitution et leur conservation que le parc du château et les animaux qui y vivent. Il s’agit là moins de hors-champs fortuits que d’un rapport étroit de champ-contrechamp tandis que l’unité du film, comme d’autres travaux de l’artiste, est encore renforcée par le texte non discursif, ses mots ou ceux de la poétesse Rita Meharg qui s’inscrivent dans l’image.

Linh Jay est une artiste vietnamienne installée en France depuis le milieu des années 2000. Elle est diplômée en 2016 de l’École des beaux-arts de Nîmes. Sa production, principalement filmique et photographique, évoque notamment les liens entre technologies numériques et perception fragmentaire du monde.