Portrait de Pierre Soulages au musée Fabre, 2007

Pierre Soulages au musée Fabre, 2007. ©Cécile Marson, Montpellier Méditerranée Métropole

Pierre Soulages au musée Fabre

C’est avec une grande tristesse que l’ensemble des équipes du musée Fabre a appris ce mercredi 26 octobre le décès de Pierre Soulages, immense peintre auquel le musée doit tant et avec lequel il était intimement lié.

Dès l’âge de vingt ans, en pleine Seconde Guerre mondiale, Pierre Soulages, alors étudiant à l’école des beaux-arts de Montpellier, découvre le musée Fabre au sujet duquel il écrira plus tard : « plus que tout autre, ce musée a compté pour moi ».

Dans les décennies qui suivirent, alors que le peintre connaît très jeune une reconnaissance internationale, plusieurs expositions se tiennent à Montpellier tandis que les premières acquisitions voient le jour. Cette histoire qui unit Pierre Soulages au musée Fabre culmine en 2005 à travers l’exceptionnelle donation de vingt toiles et de dix dépôts, dévoilée au public dans l’aile du musée rénové qui lui est consacrée.

Toute la force de l’œuvre de Pierre Soulages s’y donne à voir, un peintre pour qui l’art ouvrait tous les possibles : « en éprouvant, en vivant les rapports de couleurs, de formes, l’espace, les structures, les rythmes qui sont propres à un artiste, on est introduit à une nouvelle manière de réagir, d’éprouver et de comprendre le monde ; ainsi naissent entre les hommes et le monde de nouveaux rapports, une nouvelle réalité ».

Aujourd'hui, toutes nos pensées émues se tournent vers sa famille et particulièrement Colette Soulages qui a tant œuvré à ses côtés pour l'aboutissement de leur donation.

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Venu à Montpellier en 1941 pour y préparer le professorat de dessin, Pierre Soulages n’a cessé depuis lors de développer des liens privilégiés avec la ville et le musée Fabre, dont il admire par-dessus tous les chefs-d’œuvre de Courbet, décisifs dans sa formation et son éveil à la peinture « moderne ».

Le fonds Soulages du musée Fabre constitue désormais un pôle de référence pour cet artiste de renom international ainsi qu’un axe artistique fort allant de Conques à Rodez et de Montpellier à Sète – où l’artiste vivait et travaillait une partie de l’année.

Évoquant les salles du musée Fabre, Soulages déclarait en 1996 : « Ici, non seulement le reflet est pris en compte, mais il est partie intégrante de l’œuvre : il y intègre la lumière que reçoit la peinture – lumière changeante si c’est la lumière naturelle – et la restitue avec sa couleur transmutée par le noir. »

Rendez-vous sur Fabre dans mon canapé pour (re)découvrir sous un nouvel angle, subjectif et intime, l’œuvre de Pierre Soulages, dont les liens privilégiés avec Montpellier remontent à ses vingt ans.