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Le musée Fabre en devenir

La décision prise par la Ville en 1998 de déménager la bibliothèque municipale du bâtiment ancien, en bordure de l’esplanade, a créé les conditions nécessaires pour une refonte complète du musée du baron Fabre qui souffrait depuis l’origine d’un manque chronique d’espace.

Au terme d’une importante campagne de travaux menés de 2004 à 2007 sous la conduite des architectes Olivier Brochet et Emmanuel Nebout, le musée a rouvert ses portes en février 2007, agrandi, embelli, modernisé et magnifié par la lumière.

Les interventions ont permis de redéployer les prestigieuses collections anciennes dans les bâtiments historiques entièrement réhabilités et d’étendre le parcours dans des galeries contemporaines conçues à cette occasion.

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L’esprit des donateurs, si prégnant à Montpellier, a servi de guide pour toutes les interventions : les collections Fabre, Valedau, Bruyas, ont retrouvé toute leur magnificence et leur cohérence.

Le véritable moteur du projet a été incontestablement la donation consentie en 2005 par Pierre et Colette Soulages qui a permis de combler d’un coup les lacunes de la collection contemporaine et d’envisager la construction d’une aile nouvelle à l’arrière du bâtiment pour clore le périmètre du collège des Jésuites datant de la fin du XVIIe siècle.

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Venu à Montpellier en 1941 pour y préparer le professorat de dessin, Pierre Soulages n’a cessé depuis lors de développer des liens privilégiés avec la ville et le musée Fabre, dont il admire par-dessus tous les chefs-d’œuvre de Courbet, décisifs dans sa formation et son éveil à la peinture « moderne ».

Le fonds Soulages du musée Fabre constitue désormais un pôle de référence pour cet artiste de renom international ainsi qu’un axe artistique fort allant de Conques à Rodez et de Montpellier à Sète – où l’artiste vit et travaille une partie de l’année.

Evoquant les salles du musée Fabre, Soulages déclarait en 1996 : « Ici, non seulement le reflet est pris en compte, mais il est partie intégrante de l’œuvre : il y intègre la lumière que reçoit la peinture – lumière changeante si c’est la lumière naturelle – et la restitue avec sa couleur transmutée par le noir. »

Une politique d’acquisition volontariste complète depuis vingt ans cette nouvelle configuration du musée : celle-ci tâche de respecter « l’esprit » de la collection, en essayant de préciser ses contours, tout en l’ouvrant vers d’autres territoires de l’histoire de l’art.

La collections de peinture française du XVIIe siècle a pu accueillir de nouveaux maîtres, Jacques Stella, Gaspard Dughet, Jacques Blanchard, Jean Tassel, Eustache Le Sueur, tandis que le chef-d’œuvre de Nicolas Poussin, Vénus et Adonis, amputé de moitié au XVIIIe siècle, a été reconstitué grâce à l’acquisition de sa moitié manquante en 2010.

La figure de Sébastien Bourdon, originaire de Montpellier, fait l’objet de l’attention constante du musée et les multiples acquisitions d’œuvres permettent de proposer aujourd’hui un panorama complet de sa carrière.