La Souricière

© Musée Fabre de Montpellier Méditerranée Métropole - photographie Frédéric Jaulmes

DOU Gerrit (Leyde, 1613 - Leyde, 1675) , peintre

La Souricière

Vers 1645 - 1650

Huile sur bois

H. 47 cm; l. 36 cm (sans cadre)

H. 71 cm; l. 60 cm; E. 14,50 cm (avec cadre)

Legs Antoine Valedau, 1836

inv. 836.4.14

Salle 5

Après avoir été l’élève de Rembrandt (1606-1669) de 1628 à 1631 quand le maître séjournait à Leyde, Dou a mis au point un style de représentation illusionniste rendue possible par une technique extrêmement virtuose, fine et lisse. Le succès de ses scènes de genre à la symbolique souvent complexe a suscité bien des émules qualifiés comme lui de fijnschilders (peintres fins) de Leyde. La Souricière est peinte peu avant un autre de ses chefs-d’oeuvre, Le Charlatan de 1652 du musée Bojmans Van Beuningen à Rotterdam,... deux tableaux dans lesquels Dou nous parle de l’art fallacieux du peintre. Dans le second, il se représente aux côtés d’un charlatan de foire et fait un parallèle entre leurs activités : l’un ment sur sa marchandise, l’autre produit l’illusion du réel. Dans l’oeuvre de Montpellier, un jeune apprenti peintre montre à une servante une souricière avec un rongeur prisonnier, signifiant peut-être par là qu’il sait à présent tromper l’observateur par ses peintures d’un réalisme abouti. Mais il existe d’autres interprétations de cette scène intrigante : la souris piégée pourrait symboliser les mauvais instincts que l’enfant a su dominer. Dou place dans sa scène des éléments énigmatiques : la belle salle voûtée qui sert de cuisine est ornée d’un tableau – Les Pèlerins d’Emmaüs ou une scène de l’Ancien Testament, tirée de l’histoire d’Esther, par exemple –, d’un crucifix sur la cheminée et d’une cage à oiseau suspendue. Sa virtuosité à la fois ludique et esthétique se délecte du jeu des effets lumineux, au clair-obscur savant, et au rendu des matériaux les plus divers. Ce chef-d’oeuvre a appartenu au grand collectionneur hollandais Valerius Röver, au landgrave de Hesse-Cassel, puis à l’impératrice Joséphine de Beauharnais avant d’entrer dans la collection d’Antoine Valedau.

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Bibliographie

Expositions

1939, Les chefs-d'oeuvre du musée de Montpellier
Musée de l'Orangerie, Paris, Mars 1939 - Avril 1939
n° 112
1939, Meisterwerke des Museums in Montpellier
Kunsthalle, Berne, 15 juin 1939 - 24 août 1939
n° 90
1998, Reflets d'un siècle d'or : tableaux flamands et hollandais du Musée Fabre
Institut néerlandais, Paris, Musée Fabre, Montpellier, 2 avril 1998 - 20 septembre 1998
n° 13
2005, De Rafael a Degas, pintura, dibujo y escultura del Museo Fabre de Montpellier
Sala de Exposiciones BBVA, Palacio del Marquès de Salamanca, Madrid, Sala de Exposiciones BBVA, Edificio de San Nicolás, Bilbao, 20 avril 2005 - 24 juillet 2005
n ° 13, pp. 78-79, p. 199
2006, Chefs-d'oeuvre du musée Fabre de Montpellier
Fondation de l'Hermitage, Lausanne, 27 janvier 2006 - 5 juin 2006
n° 20, pp. 189-190, repr. p. 45