Deux muletiers à l'auberge

© Musée Fabre de Montpellier Méditerranée Métropole - photographie Frédéric Jaulmes

DUJARDIN Karel (Amsterdam, 1626 - Venise, 1678)

Deux muletiers à l'auberge

1658

Huile sur bois

H. 33,50 cm; l. 40,50 cm; E. 1 cm (sans cadre)

H. 53,50 cm; l. 60 cm; E. 10 cm (avec cadre)

Legs Antoine Valedau, 1836

inv. 836.4.15

Salle 8

Karel Dujardin était peintre d’histoire, paysagiste italianisant et animalier ; il voyagea par deux fois en Italie. Ce thème des haltes dans des auberges italiennes de muletiers ou de cavaliers provient du Bamboche, c’est-à-dire Pieter van Laer (1599-vers 1642) dont les oeuvres étaient célèbres en Hollande. Notre tableau est peint à La Haye en 1658 : sept ans auparavant, Dujardin avait représenté le même paysan levant son verre, assis sur sa mule, mais cette fois sur un fond de ruines (collection particulière).... Vers la fin des années 1650, le paysage prend de plus en plus d’importance dans les compositions de Dujardin. Ainsi les Deux muletiers à l’auberge constituent une étape dans cette évolution : les trois figures principales mises en valeur par la lumière rasante de la fin du jour s’intègrent bien dans ce paysage idéalement italien, une auberge agrémentée d’une treille devant un panorama montagneux. Au second plan, les personnages secondaires de la bohémienne et des voyageurs relient avec fluidité les plans extrêmes. Les ombres tranchées et longues du soir, la facture miniaturiste des nuages et des herbes sont des réminiscences de Paulus Potter, mort depuis quatre ans. Par ailleurs, la tonalité gris-bleu et le type même des personnages ont souvent été comparés avec ceux des bambochades du Français Sébastien Bourdon (L'Osteria au fumeur de pipe, inv. 836.4.5). À Paris, où il est cité en 1650, ou en Italie, Dujardin a pu prendre connaissance de ses oeuvres.

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