La Marchande de harengs

© Musée Fabre de Montpellier Méditerranée Métropole - photographie Frédéric Jaulmes

METSU Gabriël (Leyde, 1629 - Amsterdam, 1667)

La Marchande de harengs

Vers 1660

Huile sur bois

H. 28,50 cm; l. 24 cm; E. 2 cm (sans cadre)

H. 40 cm; l. 36 cm; E. 7 cm (avec cadre)

Legs Antoine Valedau, 1836

inv. 836.4.37

Salle 5

Gabriel Metsu est mort assez jeune et ce tableaux, donné par Valedau, date de sa meilleure période. La Marchande de harengs reprend les sujets de Gerrit Dou et sa technique fine et lisse, mais garde cette sensualité qui caractérise le meilleur Metsu ; une vieille femme du peuple à la trogne typique de Dou, exhibe un hareng tiré d’un baquet. Le hareng, souvent peint chez Joseph de Bray (?-1664), Dou et Metsu, était un mets presque patriotique en ce temps : abondamment pêché et largement consommé par les classes... populaires, il leur assurait une ration protéinique notable et rare en Europe. Une curieuse nature morte de 1657 peinte par De Bray, L’Éloge du hareng (Aix-la- Chapelle, musée Suermondt-Ludwig), présente un livre avec un poème à la gloire de ce mets fruste mais excellent pour la santé qu’il est suggéré d’accommoder avec des oignons : Metsu peint d’ailleurs ceux-ci sur la table. La présence jaillissante et insistante des lis blancs intrigue car leur association avec une scène de poissonnerie est peu courante, même si Dou, dans un panneau daté de 1651 que Metsu a pu connaître, avait peint de la même manière une tige de lis – de couleur rouge cette fois – comme accrochée au baquet de harengs d’une marchande (Zurich, vente Koller, 2019). Représentation de l’usage des fleurs par les poissonnières du XVIIe siècle pour lutter contre l’odeur de leur marchandise ou allégorie du goût, de l’odorat et du toucher ?

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